Le pays des samouraïsLa naissance des samouraïs, dans le Japon du 12e siècle, représente également la naissance de l’une des incarnations les plus puissantes de l’héroïsme masculin. D’abord initiée comme milice spéciale pour protéger le nord de Honshu, alors menacée par les rebelles, les samouraïs ont rapidement tiré parti de leur discipline et de leur force de frappe. Leurs maîtres d’armes les pliant à un code d’honneur et de vertus irréprochable, les guerriers samouraïs ont imposé partout à travers le pays la loi du sabre. Bientôt, les empereurs ont fait appel à leur science du combat ainsi qu’à l’efficacité de leur entraînement pour défendre le royaume. Ces guerriers sont instruits et en temps de paix, ils occupent des fonctions administratives pour le suzerain.
C’est au 17e siècle que le samouraï Taïra Shigésuké a rédigé un code d’honneur du samouraï comprenant 47 principes à respecter. Cependant, c’est au 20e siècle que l’on publia l’ouvrage le plus respecté à titre de code de conduite morale du samouraï, le Hagakure, écrit autour de 1712 par le guerrier Jocho Yamamoto. Ce que l’on appelle la voie du guerrier (Bushidô) ou le traditionnel suicide (Seppuku) pour racheter l’honneur perdu sont des enseignements essentiels dans la pratique du samouraï. Ces chevaliers d’Asie recrutaient la plupart de leurs soldats dans les rangs de la noblesse. Toutefois, certains d’entre eux ne se ralliaient pas à un empereur et faisaient cavalier seul. On leur donnait le nom de Ronin et ils faisaient figure de mercenaires parmi leurs semblables.
L’armure du samouraï se composait d’un assemblage de plaques reliées par des lanières de cuir et d’un plastron qui protégeait le corps des assauts adverses. Le guerrier arborait deux sabres : un plus petit, le Wakizashi (lequel servait bien souvent à s’enlever la vie pour échapper au déshonneur lors d’un combat) et un plus long, le Katana, cette épée mythique que les légendes japonaises considèrent comme étant l’âme du samouraï.
Depuis que le Japon s’est ouvert à l’occidentalisation, les samouraïs ont totalement perdu leurs fonctions premières. Ceux qui n’ont pas renoncé à leur art sont devenus des hommes d’affaires à la tête de cartels puissants ou se sont transformés en guerriers ninja, sans code d’honneur et sans scrupules. La voie du guerrier, n’est hélas, plus qu’une belle histoire du passé.
Masamune était le nom d'un des plus grands forgerons japonais de l'époque féodale. Il avait la réputation d'un homme pieux et pacifiste et selon la tradition japonaise avant de forger une arme le forgeron se purifiait dans une cérémonie formelle pour que son esprit imprègne les armes. Les katanas forgés par ce maitre de forge était d'une telle qualité qu'ancun sang ne coulait lorsque l'on attaquait avec, à l'inverse des sabres du maitre forgeron Muramasa (contemporain de Masamune) dont le porteur était selon la légende pris de soif de sang
HISTOIRE DU SABRE ( Katana) :Avec le sabre Japonais, on touche à l'âme même du Bushi. Compagnon inséparable du guerrier, le Katana représente ce que celui-ci a de plus cher. Une mystique religieuse va accompagner le sabre durant des siècles et transmettre sa symbolique aux Bushis qui honoreront leur arme comme un véritable Kami ( divinité Shintô ). La fabrication même des lames sera entourée de purifications et de cérémonies religieuses.
Les premiers sabres sont importés avec la culture Yayoi. Les lames sont droites et à double tranchant, ce sont de véritables épées. A partir de 950, les forgerons Japonais maîtrisant l'art de l'acier, produisent des lames légèrement courbes à un seul tranchant, les Katanas. Dés lors, la qualité de ces sabres ne cesse de s'améliorer, les armes devenant à la fois plus dures pour le tranchant et avec une structure plus souple pour la lame. Ces sabres( Kotô ) pouvaient trancher l'acier le plus solide sans casser.
La fin de la période Muromachi ( 1590 ) marque encore un tournant dans la qualité des Katanas. Ceux-ci sont au meilleur de leur fabrication, et sont appelés Shintô. Portés le tranchant vers le ciel par les Bushis, ils sont accompagnés d'un sabre plus court ( Wakizashi ). Seuls les guerriers avaient le droit de porter ces deux sabres en même temps ( Daisho ).
La période d'Edo voit l'apparition des Shinshintô, Katanas destinés aux Samouraïs et symbole de leur pouvoir. Mais, après des siècles de tradition guerrière, un arrêt impérial interdit le port du sabre par les Samouraïs en 1876, ne l'autorisant qu'aux officiers de la nouvelle armée Impériale. Cette obligation, qui touchait à l'image même des guerriers, signifia réellement la fin de la classe des Bushis, et leur disparition.