Bon, j'avais bien dit que je ferai un article dessus...
Titre : Kikokugai (鬼哭街) - The Cyber Slayer
Développeurs : Nitro+
Distributeur : Nitro+
Date de sortie : 29 Mars 2002
Age requis : +18
Type : Cyberpunk in China
Kikokugai est un Visual Novel de Nitroplus, qui devrait faire lever plus d'un sourcil à ceux qui ont aimé Saya no Uta, étant donné que l'on retrouve Gen Urobuchi au scénario et Chuou Higashiguchi (ou plutôt le contraire, sachant que Kiko est antérieur à Saya no Uta). Bien que l'histoire n'ait absolument rien à voir, on y retrouve la même atmosphère un peu désespérée de Saya no Uta.
L'histoire peut se résumer en une seule phrase, mais ce serait caricaturer le Visual Novel. Dans le futur, la technologie a fait un tel bond que n'importe qui peut faire remplacer toute partie de son corps (à l'exception du cerveau et de la moelle épinière) par des équivalents électroniques, plus résistants, plus durables, plus polyvalents et plus efficaces. A l'époque où commence l'histoire, les hommes non-augmentés sont devenus bien plus rares. Shanghai (et de là, une bonne partie du continent) est dirigée par une société mafieuse dont le personnage principal, Kong Taoluo, était un des assassins.
Kong Taoluo était par ailleurs un assassin particulier, car il est aussi un homme totalement "naturel", non-augmenté. Parmi les praticiens de Kung Fu, on apprend qu'il en existe deux catégories: Ceux qui se battent avec leur force et ceux qui se battent avec leur qi. Depuis l'avénement des cyborgs, le premier cas a totalement surclassé le second. Kong Taoluo fait cependant partie du second groupe, qui a fini par développer des techniques bien particulières pour venir à bout des hommes augmentés.
Cependant, pour une raison inconnue, il a été trahi par Liu Haojun, son ami bien-placé dans ladite société, qui l'a laissé pour mort et a livré la sœur de Kong à un viol par ses associés. Un an plus tard, Kong réapparaît dans la ville, avec la ferme intention de venger sa sœur, mais pas seulement.
On dira, voilà une histoire bien classique. Je dirais oui, cependant, l'univers et l'atmosphère sont particulièrement bien travaillés, et, Gen Urobuchi étant à la plume, on n'aperçoit aucune candeur où naïveté dans l'univers qu'il nous dépeint, sombre mais jamais glauque. L'histoire reste captivante du début à la fin, et n'est absolument pas manichéenne à mon goût. Je préfère cependant ne pas faire de description des personnages, car je considère que dans ce VN, une grande partie du plaisir provient de la découverte de ces derniers. J'ai particulièrement apprécié Kong (bien sûr), mais aussi Ng, qui compense parfaitement son absence de capacité à se battre avec sa capacité de réflexion. Je n'ai pas particulièrement accroché à la fin, mais ce n'est que moi. Il est tout aussi agréable de lire une histoire sur une société mafieuse qui ne sombre pas dans le grotesque Rohff Booba ou GTA. C'est d'ailleurs explicitement dit dans le VN =D
Le dessin est assuré par Chuou Higashiguchi, on y retrouve le même style que dans Saya no Uta. Cependant, si les CGs sont belles, les sprites des personnages n'ont visiblement pas reçu le même effort. Cependant, l'importance est bien moindre. Le style est beau, affiné, pertinent, et nous permet dès le début de se plonger dans l'univers.
J'adore aussi les différentes musiques. Il y en a 13 en tout, sans compter les variations. A mon humble avis de type qui n'y connaît rien, j'ai trouvé les musiques travaillées, et parfaitement dignes d'accompagner la plume d'Urobuchi. Je trouve le ton des musiques amer, nostalgique d'un passé qui était meilleur. D'autres réussissent le pari d'être à la fois lumineuses, mais sans oublier l'univers pessimiste qu'elles couvrent.
Les scènes de combats sont grandioses. Les CGs sont abondantes et couvrent parfaitement l'action. Les musiques collent parfaitement à l'ambiance, et les combats sont tous parfaitement décrits. Aucun n'est semblable au précédent, et le charisme que Urobuchi donne à ses personnages rendent le tout encore meilleur. On se prend d'affection pour ce Shanghai dystopique, et on se demande qu'elle pourrait bien être la tournure des événements. J'ai été un peu déçu du manque d'un épilogue, mais ce n'est pas bien grave.
Au final, Kikokugai -The Cyber Slayer- est pour moi un très bon Visual Novel, court mais particulièrement intense: On ne s'ennuie pas un seul instant, et on ne peut que se demander comme tout cela va finir. On peut reprocher la fin d'une simplicité décevante, mais je ne parle là que des cinq dernières minutes.